Les risques de l’ubérisation pour l’intérim

Les risques de l’ubérisation pour l’intérim

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Au cours des dernières années, l’économie collaborative, ou économie du partage, a réussi à se faire une véritable place dans notre société. Toutefois, ce nouveau modèle porté par Uber ou encore Airbnb affiche de sérieuses limites. De plus, il est loin de tenir toutes ses promesses dans la pratique. Adaptel vous explique quels sont les risques de l’ubérisation pour l’intérim.                             

L’ubérisation, un phénomène qui divise

Évoqué pour la première fois en 2014, le terme « ubérisation » est un néologisme créé à partir du nom de l’entreprise américaine (Uber) qui a bouleversé le secteur du transport de personnes aux quatre coins de la planète.

Rendu possible grâce aux nouvelles technologies, l’ubérisation correspond ainsi à la transition vers un nouveau modèle de commerce qui consiste à mettre en contact direct clients et prestataires. Les défenseurs de cette forme d’économie collaborative vont même plus loin en utilisant la notion d’« ubérisation » pour décrire la transformation rapide d’un secteur d’activité induite par des acteurs innovants, désireux de remettre en cause des modèles économiques plus traditionnels.

Si ce nouveau modèle impose une nouvelle donne, c’est bien évidemment parce que les entreprises qui l’adoptent — souvent des acteurs du numérique — peuvent facilement concurrencer des sociétés établies de longue date, en particulier via des prix particulièrement agressifs.

Si les clients sont ravis de pouvoir profiter de services à moindre coût, les prestataires, souvent auto entrepreneurs, déchantent souvent puisqu’ils découvrent les limites d’un modèle où ils sont des « indépendants dépendants ». Des limites pécuniaires, mais aussi sociales ! La question des conditions de travail se pose en effet assez régulièrement…

Seulement voilà, malgré ses limites clairement affichées, le phénomène poursuit son expansion. Ainsi, nous parlons aujourd’hui de “l’ubérisation du travail” ce qui a de quoi inquiéter !

L’ubérisation pour l’intérim, un danger ou un progrès ?

Après avoir révolutionné le marché du transport de personnes, Uber lorgnerait de près le marché du travail temporaire. Du moins aux États-Unis. Ainsi, à Chicago et à Washington, un concept de l’ubérisation pour l’intérim est en phase de test.

Le principe est extrêmement simple. Un application offre des missions de travail de courte durée. Tous celles et ceux ayant téléchargé l’application, et correspondant au profil définit par l’employeur, peuvent les voir. Le premier qui répond « remporte » alors la mission.

Cette automatisation du travail temporaire, où seules les compétences annoncées et quelques données personnelles suffisent pour trouver le candidat idéal, nous laisse quelque peu dubitatif. Elle rappelle ainsi que le principal risque de l’ubérisation pour l’intérim… L’éviction des relations humaines, un élément qui semble pourtant incontournable dans un processus de recrutement.

En effet, sans échange entre le candidat et le recruteur, impossible de connaître les motivations du premier cité. Le risque est alors fort que le nouvel employé ait répondu positivement pour des raisons financières avant tout. Pas sûr donc qu’il s’investisse réellement dans les tâches que l’employeur va lui confier !

De même, un tel processus de recrutement ne peut pas valoriser les candidats. Ces derniers deviennent alors une simple « unité de travail interchangeable ».

À l’heure du boom de l’économie collaborative, celle-ci ne doit pas envahir tous les marchés. Il suffit de jeter un œil aux risques de l’ubérisation pour l’intérim afin de le comprendre. En effet, des structures comme Adaptel ont tout mis en œuvre pour que le travail temporaire soit une première étape dans la construction d’un parcours professionnel. Pour elles, l’ubérisation risque de tout remettre en cause en transformant chaque candidat à l’emploi en un « numéro ».