La mission d’intérim souffre parfois d’une image de précarité, à tort. Bien des intérimaires travaillent ainsi par choix, et ce pour de multiples raisons : rémunération intéressante, choix des périodes travaillées ou non, variété des missions… D’autres voient l’intérim comme une opportunité de gagner sa vie et d’acquérir de l’expérience, en attendant de trouver un poste stable. Adaptel lève le voile sur l’intérim, avec un article détaillé sur le fonctionnement et les avantages du travail temporaire.
Qu’est ce qu’une mission d’intérim ?
Une mission d’intérim suppose une relation tripartite entre 3 entités :
- Le salarié intérimaire ;
- L’agence d’intérim ;
- L’entreprise utilisatrice.
Ainsi, l’entreprise de travail temporaire embauche le salarié, pour pouvoir ensuite le mettre à disposition d’entreprises utilisatrices, pour une ou plusieurs missions de courte durée.
L’agence d’intérim, ayant effectué les démarches de recrutement pour l’entreprise utilisatrice, lui facture en retour ses services, et rémunère l’intérimaire.
L’inscription dans une agence d’intérim
Si quelques agences de travail temporaire sont généralistes, bien souvent, les entreprises d’intérim se spécialisent dans un domaine précis. C’est le cas notamment d’Adaptel, qui s’adresse aux professionnels de l’hôtellerie-restauration.
Pour avoir accès aux offres de mission, nous vous recommandons donc de vous inscrire dans une agence spécialisée dans votre domaine d’activité. Pour cela, il convient de fournir les documents demandés :
- Un CV justifiant de vos expériences et diplômes ;
- Vos papiers d’identité ;
- Votre carte vitale ;
- Vos différentes certifications ou attestations témoignant d’une compétence particulière ;
- Éventuellement votre permis de conduire.
Après une demande d’inscription, si possible directement à l’agence, vous rencontrerez un chargé de recrutement qui fera le point sur votre situation, et sur votre recherche. C’est à ce moment-là que l’agence d’intérim vous informera sur vos droits et obligations. Pour les métiers manuels, elle peut également demander un test.
Une fois votre inscription réalisée, vous aurez accès aux missions d’intérim à pourvoir, sur Internet, ou l’agence vous contactera directement si vous correspondez à un profil recherché. Il faudra alors être très réactif, pour vous voir confier la mission avant que quelqu’un de plus rapide ne l’obtienne. Mais aussi pour montrer votre détermination et votre adaptabilité.
L’intérim est accessible dès 16 ans, avec accord des parents, et sous certaines conditions (pas d’heure supplémentaire, de travail de nuit, ou de travaux pénibles).
Les différents contrats d’intérim
Chaque fois qu’une agence de travail temporaire met un salarié à disposition d’une entreprise, deux contrats sont alors signés.
Le contrat de mise à disposition
Ce premier contrat est signé entre l’entreprise intérimaire, et l’entreprise utilisatrice. Il doit y en avoir un pour chaque intérimaire mis à disposition. Le document doit stipuler :
- Le motif de mise à disposition ;
- La date de fin de mission, ou la clause prévoyant la modification du terme ;
- Les caractéristiques du poste (lieu, horaires, qualification, activité…) ;
- Les équipements de sécurité (EPI) obligatoires, fournis ou non par l’agence d’intérim ;
- Le salaire, comprenant les primes.
Le contrat de mission d’intérim
Ce contrat est signé entre le salarié et l’entreprise de travail temporaire, pour chaque mission. Il doit mentionner plusieurs éléments.
La période d’essai
Fixée selon la convention, ou après accord, la période d’essai ne peut pas excéder :
- 2 jours pour un contrat d’un mois ou moins ;
- 3 jours pour un contrat de 1 à 2 mois ;
- 5 jours pour un contrat de plus de 2 mois.
La durée de la mission d’intérim
En général, une mission a un terme précis. Ce n’est pas obligatoire dans certains cas :
- Remplacement d’un salarié absent ou dont le contrat de travail est suspendu ;
- Emploi saisonnier ou assimilé ;
- En attendant l’arrivée d’un salarié recruté en CDI ;
- Remplacement d’un chef d’entreprise ou de son conjoint.
Dans cette situation, le contrat de mission a une durée minimale, et prendra fin au retour du salarié ou à la fin de la période exceptionnelle.
La durée d’un contrat de mission ne peut excéder 18 mois (24 mois selon la situation), et elle est réduite à 9 mois si c’est pour attendre l’arrivée d’un salarié recruté en CDI.
Les mentions du contrat de mission
Le contrat de mission doit obligatoirement faire mention :
- Des mêmes informations qu’un contrat de mise à disposition ;
- De la qualification professionnelle de l’intérimaire ;
- De la rémunération et l’indemnité de fin de mission ;
- La durée et les conditions de la période d’essai ;
- Les coordonnées de la caisse de retraite complémentaire et l’organisme de prévoyance de l’entreprise d’intérim ;
- Une clause stipulant, pour l’entreprise utilisatrice, qu’il n’est pas interdit d’embaucher l’intérimaire à la fin de la mission.
Le contrat de mission doit être signé et donné au salarié, au plus tard 2 jours après le début de la mission.
Par ailleurs, un salarié intérimaire bénéficie du régime général de la sécurité sociale, permettant d’avoir le remboursement des soins pendant un an. Il faut toutefois justifier d’un certain nombre d’heures d’activité en intérim pour y avoir droit.
La rémunération du salarié intérimaire
L’intérimaire ne peut pas être rémunéré moins qu’un salarié de l’entreprise utilisatrice occupant le même poste, et il bénéficie également du paiement des jours fériés, quelle que soit son ancienneté. En outre, d’autres éléments viennent s’ajouter à la rémunération de l’intérim.
L’indemnité de fin de mission
À la fin de la mission, si le salarié n’est pas recruté en CDI, il bénéficie d’une indemnité de fin de mission correspondant à 10 % de sa rémunération brute totale. Elle a pour but de compenser la précarité du statut de travailleur intérimaire, mais n’est pas dû dans certains cas (emploi saisonnier, action de formation, rupture anticipée du contrat, faute grave de l’intérimaire).
Les congés payés
L’intérimaire ne bénéficie pas de congés payés pendant sa mission, mais il perçoit une Indemnité Compensatrice de Congés Payés (ICCP), égale à 10 % de la rémunération totale brute, et due au terme de la mission.
La rupture du contrat de mission
À moins d’avoir quitté sa mission pour être embauché en CDI, le salarié intérimaire qui décide d’une rupture anticipée de son contrat de travail doit des dommages et intérêts à l’agence d’intérim.
De son côté, l’entreprise de travail intérimaire peut mettre fin à un contrat de manière anticipée, mais doit alors lui proposer un autre contrat similaire (poste et rémunération) dans les 3 jours ouvrables suivants.
L’embauche au terme d’une mission d’intérim
Il n’est pas rare qu’un intérimaire réussisse à faire ses preuves lors d’une mission, et se voit proposer une embauche par l’entreprise utilisatrice. Dans ce cas-là, le salarié embauché conserve l’ancienneté de ses missions intérimaires, dans la limite de 3 mois.
Rappelons toutefois qu’une embauche efface le droit aux indemnités de fin de mission.
Les formations en intérim
Être intérimaire ne dispense pas de droits à la formation. Le Fonds d’Assurance Formation du Travail Intérimaire (FAFTT) est chargé de la gestion des différents dispositifs de formation : CIF, DIF, VAE, bilan de compétences, plan de formation… L’organisme peut accompagner l’intérimaire dans sa demande, et évaluer son éligibilité.
Le Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire (FASTT)
Étant considéré comme un emploi précaire, le travail en intérim donne accès à différents services et prestations du FASTT (Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire). Les avantages sont variés :
- Aide à l’achat d’une voiture ou au passage du permis ;
- Aide au crédit ;
- Mutuelle spécialisée ;
- Aide à la location immobilière…
Contrairement aux idées reçues, l’intérimaire est loin d’être laissé pour compte, et de nombreux dispositifs visent à garantir des conditions de travail et de rémunération décentes. Adaptel peut vous renseigner dans vos démarches, et vous guider dans votre recherche de travail en intérim.