Pénurie de main d’oeuvre dans l’Hôtellerie Restauration

Affiche recrutement inérim hotel et restaurant

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L’hôtellerie-restauration, un secteur doublement victime.

Les difficultés de recrutement coïncident avec la période Covid. Il semblerait que beaucoup d’employés, notamment pendant la pandémie, aient quitté la profession pour se réorienter vers d’autres métiers de services. Il faut reconnaître que la restauration est un travail contraignant, les salariés travaillent le midi et le soir et certains ont préféré travailler dans d’autres conditions et être tous les soirs chez eux. Ce ne sont pas moins de 200.000 à 300 000 offres d’emploi qui ne seraient pas pourvues en France dans les métiers de l’hôtellerie, et plus particulièrement dans la restauration.

L’augmentation des salaires, peut-être une solution ?

La revalorisation des salaires dans la restauration est une condition nécessaire pour attirer à nouveau les candidats vers ce secteur, et aussi pour combler les nombreux postes vacants, mais n’est probablement pas la seule solution.

En effet, il faudra également jouer sur d’autres leviers, et, en premier lieu, pour des raisons évidentes de compétitivité. Nombre d’entreprises, parmi les plus petites, n’ont pas forcément les moyens de supporter ces charges salariales supplémentaires, et c’est en grande partie pour cela que les restaurateurs indépendants sont hostiles à des augmentations de salaire de 6 à 9 %.

L’autre élément à prendre en compte : les conditions de travail. Nombre d’heures par semaine, horaires tardifs le soir, repos les week-ends et les jours fériés, aujourd’hui, il faut réfléchir à des organisations différentes, que ce soit dans les hôtels ou dans les restaurants. Cela veut dire, par exemple, mettre en place des équipes du matin et d’autres du soir ou encore laisser libre un week-end ou deux par mois.

Comme beaucoup d’autres entreprises se sont réorganisées et ont été contraintes de le faire en raison de la nette augmentation du télétravail ou leurs salariés sont au moins à distance un jour par semaine et plus.

L’intérim en hôtellerie restauration, déjà supérieur à la moyenne.

En France, les salariés de la restauration ont une rémunération minimum calculée sur 39 h hebdomadaires, avec une majoration de 10 % des heures supplémentaires entre la 36e et la 39e. Le salaire mensuel brut est de1 804,65 euros, auquel on ajoute, pour un contrat d’intérim, l’indemnité compensatrice de congés payés, et l’indemnité de fin de mission.

De manière générale, l’intérim paye plus.

Globalement, dans le cas où vous seriez en contrat d’intérim, votre salaire annuel moyen est supérieur d’environ 20 à 25 % par rapport à celui que vous percevriez pour un poste équivalent à temps plein. Cette estimation est basée sur un salarié travaillant durant une période complète de douze mois, le chiffre total se basant en majeure partie sur la somme pour laquelle un salarié ordinaire travaille réellement.

Cela dit, il faut tenir compte du fait que si vous ne travaillez pas à plein temps, entre vos différents contrats, vous ne recevez pas de salaire, et, bien évidemment, cette augmentation de salaire va être compensée par ces périodes pour lesquelles vous ne percevez pas de revenu.

En termes de salaire annuel, les emplois permanents peuvent donc offrir moins, mais vous bénéficiez d’un éventail d’autres avantages que vous ne retrouvez pas en intérim, comme les congés et les indemnités de maladie, ou encore un véhicule de fonction, etc.

Une réorganisation de la grille des salaires en hôtellerie restauration.

La CFDT et les représentants du patronat de l’hôtellerie-restauration ont signé, le dix-sept janvier 2022, un accord qui entérine une hausse de plus de 16 % des salaires. Cet accord prévoit une rémunération minimum supérieure de 5 % au Smic hôtelier, soit, en moyenne, une augmentation de 16,33 % sur la globalité des métiers du secteur. Au premier niveau de l’échelon, le salaire horaire brut doit ainsi s’élever à 11,01 euros, contre 9,98 euros précédemment.

Pour le moment, la CFDT, syndicat majoritaire de la branche, est l’unique signataire du document. Cela dit, les autres organisations syndicales ont officiellement annoncé qu’elles ne s’opposeraient pas à cette décision. L’entrée en vigueur de cet accord devrait être rapide et son application pourrait voir le jour dès mars 2022, par arrêté ministériel.

Première étape des discussions sociales, ce nouveau barème salarial va ouvrir la voie à d’autres rencontres prévues dès le 22 février entre les différents acteurs afin de faire évoluer plus encore les conditions de travail de tous les salariés de l’hôtellerie-restauration. Et le menu des négociations promet d’être copieux, car il faudra discuter de la majoration des heures supplémentaires, de la rémunération du travail dominical, de la possibilité de pouvoir profiter a minima d’un week-end par mois, etc.

De plus, une nouvelle grille de classification des métiers de l’hôtellerie-restauration va remplacer celle datant de 1997, et va enfin intégrer la formation et les diplômes des salariés.

Cette nouvelle grille va désormais offrir de véritables perspectives concernant le déroulement de carrière, ce qui ne manquera pas de contribuer à l’attractivité d’un secteur qui en avait bien besoin.

Dorénavant, le titulaire d’un CAP de cuisine ne peut plus exercer au niveau I, l’échelon 1 du niveau II devenant le minimum légal. D’autres accords similaires sont désormais attendus très prochainement en matière de qualité de vie au travail (QVT), de prévoyance ainsi que de protection sociale.