L’avenir de l’intérim

Recrutement digital d’un intérimaire

Sommaire

Tout d’abord, l’intérim c’est quoi ? 

L’intérim, ou travail temporaire, est une relation tripartite entre une agence d’intérim, un hôtel ou restaurant et un candidat intérimaire qui sera mis à disposition pour un travail d’une durée courte et déterminée.

Cette relation signifie deux contrats distincts, le premier entre l’agence d’intérim et l’entreprise cliente, autrement dit un contrat de mise à disposition, et le second entre l’entreprise de travail temporaire et l’intérimaire que l’on appelle un contrat de mission. 

Le travail d’une agence d’intérim est de mettre à disposition d’entreprises clientes des personnels intérimaires ayant potentiellement l’expérience et les compétences pour des missions temporaires. Il s’agit de répondre à un besoin, par exemple l’augmentation temporaire de l’activité, un remplacement momentané, une activité saisonnière… Les personnels intérimaires sont employés et payés par l’entreprise de travail temporaire.

Le marché français de l’intérim, un des plus importants au monde.

Avec un chiffre estimé à vingt-six milliards d’euros, la France fait partie des premiers marchés de l’intérim au monde. Bien souvent, la France représente le premier marché pour Adecco, Randstad ou encore Manpower.

Ne représentant qu’entre 2 à 3 % de l’emploi salarié selon la DARES (Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), l’intérim n’en reste pas moins un très bon indicateur de l’activité économique d’une région ou d’un pays étant donné sa sensibilité aux changements économiques, fluctuant en fonction des hausses et des baisses de l’activité.

Le marché français est l’un des premiers marchés de l’intérim au monde.

Selon les chiffres de la DARES, pour l’année 2020, l’intérim en France représente :

·  10 774 agences d’emploi

·  28 850 salariés permanents répartis sur le territoire

·  2 412 231 salariés intérimaires

·  16 773 682 contrats conclus

·  48 820 CDI intérimaires (type de contrat possible depuis 2014)

La crise a accentué la digitalisation de l’intérim.

Pour l’intérim en France, comme pour un grand nombre de secteurs, il y aura un avant et un après crise sanitaire. Pendant que le chiffre d’affaires global du marché de l’intérim a chuté de 18 % en 2020, celui des agences 100 % digitales a, quant à lui, progressé de 40 %. 

Lors du premier confinement, la fermeture des agences physiques a entraîné un transfert des potentiels candidats intérimaires et des entreprises clientes vers des solutions numériques innovantes de recrutement temporaire. 

Les « pure players », ces entreprises qui exercent leurs activités uniquement sur internet, plus flexibles, se sont diversifiés et ont baissé les prix. A contrario, nombre d’agences d’intérim positionnées sur les secteurs en difficulté ont vu leur chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil.

Le plus grand changement apparu à la suite de la crise sanitaire, c’est la nécessité de dématérialiser la globalité des mécanismes administratifs de manière non plus parcellaire, mais pratiquement automatisée, et ce, sans interruption dans la chaîne. 

Ce besoin concret de dématérialisation a été constaté par l’ensemble des acteurs de l’intérim, autant par le personnel des agences d’intérim en télétravail que par les candidats et, plus particulièrement encore, par les plus jeunes qui utilisent quasi exclusivement Internet dans leur recherche d’emploi. 

Il en va de même pour les entreprises clientes, préférant souvent rechercher par elles-mêmes de potentiels candidats. Pour autant, cela ne veut pas dire non plus que le « tout digital » est la nouvelle poule aux œufs d’or du secteur de l’intérim.

Une des solutions pour mettre fin à la pénurie.

A Paris, comme dans le reste de la France, la digitalisation de l’intérim rend plus simples les démarches de souscription, mais elle apporte aussi une solution supplémentaire pour lutter contre la pénurie actuelle de candidats. 

Aujourd’hui, c’est donc la « phygitalisation »: association intelligente et agile de relations humaines et de processus en ligne, qui est apparemment la voie qui est en train de s’imposer comme la bonne réponse à cette nécessité d’hybridation.

En effet, les « pure players », de leur côté, cherchent à établir des relations physiques en engageant des agents commerciaux. Les agences de travail temporaire, quant à elles, accélèrent leur transformation digitale, mais en conservant un certain nombre de lieux physiques indispensables à la relation humaine. Dans cette nouvelle façon de faire, dématérialisation et interventions humaines doivent se compléter.

Aujourd’hui, numériser les tâches administratives permet de dégager 30 % de temps de travail au personnel des agences d’intérim, temps qu’il peut donc consacrer à des rendez-vous avec les potentiels candidats. Ce gain de temps de travail peut alors être consacré à des missions à plus forte valeur ajoutée comme le recrutement, la formation des candidats, la réalisation des bilans de compétences ou encore l’organisation des entretiens de suivi, etc.

Pour mettre fin à la pénurie, d’autres pistes sont également possibles comme adapter les horaires dans certains domaines, par exemple pour le personnel soignant ou encore celui de l’hôtellerie restauration. Bien évidemment, pour assurer à l’avenir un recrutement suffisant dans ces mêmes secteurs, la question d’une hausse des salaires, tout comme mettre en place d’autres avantages divers, sont aussi des solutions pour attirer de nouveaux candidats dans ces métiers.