Comment lire sa fiche de paie quand on est en intérim ?

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Vous êtes intérimaire et vous ne comprenez pas votre fiche de paie ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul, puisque 2 Français sur 3 avouent être dans la même situation. Entre les heures rémunérées, le taux horaire, les majorations, ou encore les différentes primes, il n’est pas s’y simple de s’y retrouver. Alors pour vous aider, voici un guide pour apprendre à lire une fiche de paie quand on est en intérim.

Les particularités du contrat en intérim

L’intérim est un contrat de travail particulier qui permet aux employeurs d’avoir un recours temporaire à du personnel supplémentaire. L’intérimaire travaille donc toujours pour des missions ponctuelles, avec ou sans terme précis.

Ce type de contrat se base sur une relation entre 3 parties : l’intérimaire, l’entreprise de travail temporaire (ETT) et l’entreprise utilisatrice. Légalement, c’est l’ETT qui emploie la personne en intérim, et qui la met au service de l’entreprise utilisatrice. En toute logique, c’est donc la société de travail temporaire qui établit le bulletin de paie de l’intérimaire.

Bulletin de salaire de l’intérimaire : les éléments principaux

Pour vous aider à comprendre chaque donnée mentionnée sur votre bulletin de paie en tant qu’intérimaire, reprenons le document de haut en bas.

Le haut du bulletin de paie : la mission et la rémunération

Tout en haut des fiches de paie des intérimaires, sous l’en-tête de l’entreprise de travail temporaire et vos coordonnées, on retrouve plusieurs rubriques. Celles-ci correspondent à votre mission et à votre rémunération, et précisent :

  • La période du contrat de mission (ou les périodes de toutes les missions effectuées au cours du même mois) ;
  • Le libellé du poste occupé ;
  • Les heures travaillées (heures normales et heures supplémentaires) ;
  • L’indemnité de fin de mission (IFM) ;
  • L’indemnité compensatrice de congés payés (ICCP) ;
  • Le taux horaire ;
  • Le salaire brut (le nombre d’heures travaillées X le taux horaire) ;
  • Les éventuelles retenues (sommes déjà versées).

Le milieu du bulletin de salaire : les différentes cotisations

Au centre de votre fiche de paie, vous retrouvez les différentes cotisations auxquelles vous êtes soumis, comme tout travailleur français. Les cotisations sociales sont prélevées sur le salaire brut et comprennent :

  • Les cotisations salariales : dues par l’intérimaire et prélevées sur le salaire brut par l’employeur ;
  • Les cotisations patronales : dues par l’employeur en fonction du salaire brut et versées aux différents organismes (retraite, assurance maladie, assurance chômage).

Ces cotisations sociales vous assureront d’être couvert en cas de maladie, de chômage, ou quand vous partirez à la retraite, par exemple.

Le bas de la fiche de paie : le net à payer et le prélèvement à la source

Depuis 2019, le prélèvement à la source est systématique. Autrement dit, les impôts sur le revenu sont directement prélevés sur votre salaire. Ainsi, au bas de votre bulletin de salaire, vous verrez apparaître :

  • Le salaire net à payer avant impôt sur le revenu (après déductions des cotisations) ;
  • Le taux de prélèvement pour lequel vous avez opté auprès de l’administration fiscale (taux personnalisé ou non) ;
  • Le montant de votre impôt sur le revenu ;
  • Le net à payer représentant ce que vous allez toucher réellement.

Quel est le taux horaire en intérim ?

Pour calculer le salaire de base en intérim, l’ETT s’appuie sur le taux horaire fixé par l’entreprise utilisatrice. Le taux n’est pas décidé au hasard, et certaines obligations sont à respecter :

  • Le taux horaire ne doit pas être inférieur à celui d’un salarié occupant un poste similaire dans l’entreprise et ayant des qualifications similaires ;
  • Le taux horaire doit être supérieur ou égal au SMIC, soit 11,65 euros brut en 2024.

Par ailleurs, le salaire de l’intérimaire doit intégrer les obligations fixées par la convention collective de l’entreprise (avantages en nature, participation aux frais de transport, tickets restaurants), ainsi que les éventuelles primes (de risque, de rendement, panier repas, 13e mois…).

Les spécificités du salaire d’un intérimaire

Un salarié intérimaire bénéficie d’un contrat de travail particulier, qui lui donne accès à des indemnités supplémentaires :

  • L’indemnité de fin de mission (IFM) : cette prime de précarité compense la précarité liée au travail temporaire. Elle correspond à 10 % du salaire brut ;
  • L’indemnité compensatrice de congés payés (ICCP) : cette indemnité de congés payés est versée à chaque fin de mission, et représente 10 % du salaire brut (IFM comprise).

Comment calculer son salaire brut et net en tant qu’intérimaire ?

Pour connaître votre salaire brut total, il vous suffit de multiplier votre taux horaire par le nombre d’heures travaillées lors de votre mission d’intérim. 

Pour estimer votre salaire net, cela se complique. Il vous faudra reprendre votre salaire brut, et déduire 23 % du total. Cela correspond aux cotisations obligatoires qui seront déduites. Vous pourrez ensuite calculer votre IFM en prenant 10 % de votre salaire de base, et calculer votre ICCP en prenant 10 % de votre salaire brut, IFM incluse.

Qui verse le salaire des intérimaires et à quelle date ?

En intérim, c’est l’entreprise de travail temporaire qui emploie et rémunère les intérimaires. C’est donc l’agence d’intérim qui établit les fiches de paie et verse les salaires.

La date du versement du salaire dépend des ETT, mais le Code du travail exige que l’intérimaire soit payé deux fois par mois. Par ailleurs, le délai entre deux paiements ne peut pas excéder 16 jours.

Votre fiche de paie en tant qu’intérimaire n’a désormais plus de secret pour vous. Si quelques doutes subsistent, n’hésitez pas à demander conseil auprès de votre agence d’intérim Adaptel.